lundi 18 juin 2012

Lettre du 14/10/2010

Je veux vomir, vomir ces maux qui me pourrissent les entrailles !
Dans ton éternité, tu n’as peut être pas trouvé le repos mais tu n’as plus les douleurs du corps.
Te rends-tu compte que tu m’as condamnée à vie ?
Je ressens encore si fortement ces douleurs atroces dans mon corps, et chaque fois que l’on pose la main sur moi, que l’on cherche à m’aimer, j’ai la menace du réveil brutal des cruelles mémoires que tu as gravées dans ma peau.
Je tremble encore d’effroi, la terreur m’envahit et les larmes coulent comme si elles cherchaient à couvrir mes plaies.
Tu ne m’as laissé que des silences trop bruyants en héritage !
J’ai le cœur dans un étau glacial, mes cris ont été figés, mes peurs d’enfant filtrent à travers d’épaisses couches de mots non prononcés…
Ma peau est couverte de maux… elle s’étend… Trop importante… Mon corps d’adulte est trop grand pour mon âme d’enfant…

Je veux courir loin dans un champ immense avec plein de soleil… et prendre mon envol ! Déployer mes ailes et voler dans un ciel apaisé, respirer intensément la vie loin de mes chaînes, loin de cette terre où tu reposes. Tu n’y es pas dans le ciel, si ? Tu pourris dans la terre depuis tant d’années ; où ton âme s’est-elle perdue ?
Est-ce ton corps ou ton âme qui m’a souillée ? As-tu eu des remords ? Ont-ils rongé ta peau comme dans le vers de Baudelaire ?
Je n’ai que des questions dont les réponses sont mortes avec toi…
Tu as imposé tes immondes tortures à mon corps d’enfant mais tu m’as aussi condamnée aux nuits d’insomnies de douleurs, pleines de pourquoi et de comment…
Je n’ai plus de larmes, j’ai les yeux et le cœur secs, épuisés et lasses…
M’endormir et rêver… jusqu’à retrouver la sérénité et l’espérance.
L’épuisement aujourd’hui est trop intense…
Demain ?
Ai-je encore le droit d’espérer en demain ?
Je me plais à le souhaiter ardemment !
L’espoir est tout ce qu’il me reste. Il n’est qu’à moi, et il est ma relation à la vie, à mon être intime.
Il est mon battement de cœur supplémentaire, celui qui me tient en vie, qui me porte et m’enveloppe d’un doux voile…
L’espoir est mon unique lien…
Il est la raison de ce sourire qui tend à se dessiner sur mes lèvres malgré toi… malgré tout…

14/10/2010

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