lundi 18 juin 2012

Lettre du 26/01/2011

Ces angoisses qui m’enveloppent, s’insinuent en moi et me collent à la peau…
Je voudrais respirer, mais je n’y arrive plus. Je ne parviens plus à espérer, à entrevoir les étoiles dans cette nuit si sombre.
Ce mal qui me ronge, ce poison, comment le combattre quand l’énergie me manque ? Je n’ai plus la force… Je me suis tant battue depuis des années pour aller mieux, me construire un avenir en m’autorisant déjà un présent.
J’ai tellement mal à l’intérieur de ce corps qui m’emprisonne. Je voudrais que mes maux s’apaisent, qu’enfin tu disparaisses avec ce que tu m’as fait. Je me punis alors que je ne suis pas coupable… Mais c’est ce corps qui renferme tout ce mal…
Je me sens si sale, si seulement je pouvais ne plus être dans ma peau…
J’ai peur dès que ces angoisses m’envahissent, peur du moindre regard, du moindre mot… et que dire du moindre geste ?
Tout est violence, tout est cri, tout est douleur tue…
Le silence est meurtrier.
Tu es parti et je n’aurais jamais de réponse ! C’est trop dur !
Je n’y arrive plus.
J’ai envie de hurler, de faire sortir toute cette douleur, toute cette souffrance…
Mais quels mots peuvent exprimer ce que je ressens ?
Je t’ai aimé toute mon enfance, je t’ai pleuré plus de dix ans, tentant de faire ce deuil impossible… Et ça ! Ce qui ressort de ma mémoire…
Ça ! Qui envahit tout mon corps en souffrances depuis si longtemps…
Ça ! Et toi qui ne me diras jamais pourquoi, qui ne diras plus jamais rien.
Et mon amour d’enfant en lambeaux…
Éparpillées mes illusions…
Et l’incompréhension et la souffrance muette, et la peur d’avancer dans cette vie qui peut permettre cela…
Je me hais tellement à cause de toi !
Tu as tout sali !
Tu as tout détruit !
Tu as fait éclater mon âme en même temps que tu forçais mon corps.

Je voudrais m’envoler… partir loin… m’élever dans un ciel paisible loin de tout, loin de ces maux… et pouvoir sourire sans larme, sourire à cette vie que j’aurais pu avoir avec un mari aimant, des enfants magnifiques que j’aurais portés avec tellement de bonheur… mais par les traces noires que tu as posées sur ma vie, sur mon corps, sur mon cœur, je ne peux plus m’ouvrir, je ne peux plus aimer, m’abandonner…
Tu as assassiné mon espérance, mon innocence…
Et je suis perdue, perdue pour toujours, craintive, apeurée… condamnée à vivre alors que je n’existe plus depuis toi en l’enfant que j’étais… et qui est morte…

26/01/2011

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