samedi 24 novembre 2012

Texte du 16/11/2012


Funambule

Je marche sur un fil suspendu au-dessus d’un grand vide où je peux entendre les ombres s’agiter…
Mes mains tremblent, mes pas sont incertains…
Je me crains encore tellement trop.
Je ne peux pas tomber. Je sais que je ne pourrais pas m’en relever.
J’entends des rires, j’entends des cris…
Je respire profondément, j’avance d’un pas supplémentaire. 
Tout se fige.
Je ne parviens pas à m’apaiser.
J’ai le corps malhabile, je manque de repères. Ses contours me sont étrangers.
J’ai  une âme d’enfant enfermée dans un corps qui ne me ressemble pas.
J’ai peur. Je veux oublier.
Je veux sourire mais je pleure.
Trop de douleurs…
De ce vide en-dessous de moi, montent des silences assourdissants.
Je m’agite…
Je pense à toi et ma peau se couvre de ces cicatrices que je m’obstine à cacher.
J’ai tant fait pour qu’elles soient invisibles…
J’ai tout renfermé, j’ai tout déchiré... à l’intérieur.
J’ai crié dans la nuit, dans mes cauchemars mais à la surface… tout était lisse…
Elles apparaissent aujourd’hui et je ne peux plus rien cacher…

Je manque tomber... mais… je retrouve l’équilibre.
J’ai tellement peur.
J’essaie de me concentrer, d’amener mes pensées sur des lieux apaisés, sur les regards de ceux qui m’ont soutenue toutes ces années.
Je ferme mes oreilles aux bruits, aux cris, aux supplications de mes ombres.

Je recentre mon âme sur la lumière qui m’a guidée  jusqu’alors…
Je m’apaise peu à peu…
Un sourire se dessine…

Non, pas encore…
Je ne peux pas encore avancer, c’est trop tôt, trop risqué, trop éprouvant…
Mais…
Je parviens à me stabiliser là, 
Ici et maintenant, 
Sur ce fil si fragile,
Sur cette route qui est la mienne…
Et…
Je ne tomberai pas !

16/11/2012