dimanche 30 décembre 2012

Texte du 26/12/2012


Une envie d’écrire, de sentir mon stylo glisser sur ce papier et ma main caresser les mots… J’ai le regard épuisé de l’insomnie de cette nuit mais mon cœur est apaisé.
Je l’ai troublé ces derniers jours, perturbé par trop de questionnements, de doutes, de peurs…
Je me rends compte que tout est beaucoup plus simple que je n’ai pu le penser…
Tant que j’écoute ce que me dit mon cœur, tant que je ne me laisse pas submerger par mes craintes, je ressens la vie paisiblement et avec une immense reconnaissance.
Le temps s’écoule et j’avance sur le chemin qui est le mien. 
Bien sûr je tâtonne, je tremble, j’ai parfois une terreur indicible de faire un pas supplémentaire quand les cris de mes ombres envahissent mes heures… mais j’avance !
Je ralentis souvent, je m’arrête parfois pour observer, me rassurer, mais le pas suivant, maladroit et gauche, est toujours rempli d’espoir.
Je suis parce que j’espère.
L’espérance est mon moteur, ma religion.
J’essaie de chasser mes doutes et de laisser la vie me mener où elle estime que je deviendrai moi-même plus que jamais, que j’apprendrai…
Je prends confiance, ma base se solidifie, mes racines s’enfoncent dans la terre que je foule auprès de ceux que j’aime.
J’ai besoin de ressentir, d’espérer, d’aimer !
J’ai besoin de vivre !
J’ai envie de vivre !

Je regarde avec tendresse l’enfant terrifiée en moi qui crie : « Aimez-moi ! Rassurez-moi ! J'ai trop peur ! Je ne peux pas continuer, je ne veux pas avancer, j’ai trop mal ! »
Je m’approche d’elle, je lui tends la main et je l’attire à moi, contre mon cœur pour sécher ses pleurs…
Je la rassure, lui murmure combien je l’aime, combien je crois en elle, en sa force, en sa passion et son envie de vivre !
Je la berce, lui caresse ses cheveux, referme sur son petit corps meurtri une couverture douce et chaude, et, tandis qu’elle s’endort tout contre moi, mes yeux perlent des larmes silencieuses qui coulent lentement sur mes joues d’adulte.
Je l’étreins plus tendrement encore et, alors que mes pleurs se tarissent sous la caresse des reflets de la lune, je souris… pour elle, pour moi, pour la vie que nous allons savourer, elle et moi, elle en moi, moi et cette enfant blottie dans mon âme qui, peu à peu, guérit…

samedi 24 novembre 2012

Texte du 16/11/2012


Funambule

Je marche sur un fil suspendu au-dessus d’un grand vide où je peux entendre les ombres s’agiter…
Mes mains tremblent, mes pas sont incertains…
Je me crains encore tellement trop.
Je ne peux pas tomber. Je sais que je ne pourrais pas m’en relever.
J’entends des rires, j’entends des cris…
Je respire profondément, j’avance d’un pas supplémentaire. 
Tout se fige.
Je ne parviens pas à m’apaiser.
J’ai le corps malhabile, je manque de repères. Ses contours me sont étrangers.
J’ai  une âme d’enfant enfermée dans un corps qui ne me ressemble pas.
J’ai peur. Je veux oublier.
Je veux sourire mais je pleure.
Trop de douleurs…
De ce vide en-dessous de moi, montent des silences assourdissants.
Je m’agite…
Je pense à toi et ma peau se couvre de ces cicatrices que je m’obstine à cacher.
J’ai tant fait pour qu’elles soient invisibles…
J’ai tout renfermé, j’ai tout déchiré... à l’intérieur.
J’ai crié dans la nuit, dans mes cauchemars mais à la surface… tout était lisse…
Elles apparaissent aujourd’hui et je ne peux plus rien cacher…

Je manque tomber... mais… je retrouve l’équilibre.
J’ai tellement peur.
J’essaie de me concentrer, d’amener mes pensées sur des lieux apaisés, sur les regards de ceux qui m’ont soutenue toutes ces années.
Je ferme mes oreilles aux bruits, aux cris, aux supplications de mes ombres.

Je recentre mon âme sur la lumière qui m’a guidée  jusqu’alors…
Je m’apaise peu à peu…
Un sourire se dessine…

Non, pas encore…
Je ne peux pas encore avancer, c’est trop tôt, trop risqué, trop éprouvant…
Mais…
Je parviens à me stabiliser là, 
Ici et maintenant, 
Sur ce fil si fragile,
Sur cette route qui est la mienne…
Et…
Je ne tomberai pas !

16/11/2012

mardi 9 octobre 2012

Texte du 09/10/2012


Langueur automnale
Mon cœur épuisé
Je voudrais fermer les yeux
Et simplement savourer les heures.

Je sens les larmes couler
Mon corps éreinté des maux
Que je lui inflige lors de mes soirs d’ombres…
Je cherche la paix

Le chemin accidenté
Où je chute et chute encore
Je dois m’en écarter
Me pardonner.

Je trouverai cette terre chaude et douce
Que je foulerai de mes pieds nus
Je respirerai, ressentirai la vie
Reconnaissante de n’avoir pas renoncé…

Je ferme les yeux
Et savoure ce doux rêve
D’être apaisée et d’aimer enfin
Celle que je suis et que je crains encore tant aujourd’hui…

09/10/2012

lundi 8 octobre 2012

Texte du 28/09/2012


Le diable rit, le diable danse
Le diable sourit
Et je tremble

Le diable crie, le diable frappe
Le diable maudit
Et je pleure

Le diable saute, le diable enrage
Le diable explose
Je subis ses orages

Je le crains depuis toujours
Je le regarde terrifiée
Je voudrais lui parler
Le combattre à mon tour
Lui crier qu’il m’a niée
Que c’est de la saleté
Ce qu’il appelle « amour »…

Je ravale mes mots
J’étouffe de sanglots
Je ne peux plus respirer
Mon cœur s’est glacé
La frayeur me submerge
Et je meurs…
Asphyxiée !



lundi 1 octobre 2012

Texte du 26/09/2012


Etrange sourire…
Des violentes douleurs d’hier
A cet apaisement…
Les heures se sont écoulées
J’ai violenté mon corps
Encore
Et j’ai laissé mon cœur crier et pleurer
Si fort…

Mes larmes se sont taries
Epuisée des assauts de mes maux
Vidée de toute espérance
J’ai compris…

Cette blessure de plus, cette blessure de trop
Je l’attendais…
Elle est cette preuve ultime
Que je n’avais pas les armes…

Le sourire qui se dessine
Triste et las
Comme un pardon à la vie…

Je n’ai plus la force
J’aspire à un long repos
A un ailleurs plus clément…

J’emporte avec moi ma reconnaissance
D’avoir eu la chance d’essayer de m’accomplir
D’avoir croisé, connu et aimé
Ceux qui m’avaient permis de tenir
Jusqu’alors…
Mes douceurs, mes réconforts…

Je ferme les yeux et je déploie mes ailes
Dans une douce lumière, je m’élève et me libère
Enfin…
Je jette un dernier regard sur mon corps,
Prison de mes maux,
S’en écoule un flot de sang noir, gorgé des ombres de mon enfance,
Des désillusions, des désespérances, de lourds sanglots…
Mon visage, immobile à jamais,
S’est figé sur un sourire.

Texte du 26/09/2012


Cette émotion qui m’étreint
Je lis tes mots qui me glacent le cœur
Je les redoutais, je les savais
Mais…
Ces sentiments que j’ai fait taire
Ces espérances folles
Ces battements de cœur insensés
Tout ce que tu m’as inspiré…

J’ai toujours redouté, j’ai toujours su
Tes silences, tes abandons, tes revirements soudains…
Tes doutes, tes craintes, ton besoin de ressentir
Tes frayeurs et tes élans
J’ai compris…
Très tôt
Beaucoup trop tôt

Mais l’espérance est fourbe
Elle s’insinue dans les recoins de l’âme
Elle s’obstine et se cache de l’esprit qui savait…

Et mes larmes qui coulent témoignent…
Douloureuses preuves que le cœur s’éprend
Indépendant de toute logique
Douloureuses preuves que je me suis éprise de toi
Passionnément, follement, inutilement, stupidement…

Dans mon regard embué de pleurs
La lumière se ternit
J’ai l’âme épuisée de lutter pour suturer mes cicatrices…
Les plaies sont béantes…

La lame que je saisis soudain,
Glisse sur mes poignets
Et ouvrent de nouvelles plaies
Les dernières…

Mon cœur est devenu serein
Et dans mon regard embué de pleurs
La lumière s’éteint.



lundi 3 septembre 2012

Texte du 03/09/2012

Mes yeux s'ouvrent
Je sens la sueur couler
Le long de mes tempes,
Entre ma poitrine aussi...

Je ne sais pas l'heure qu'il est
Tout est flou, embrumé
Mon corps a mal
Je l'ai poussé très loin cette fois

La douleur...
Ma douleur...
Cette douleur mentale si forte,
Constante, entêtée...

Cette petite voix dans ma tête aussi
Ironique des maux de mon coeur
Et de mes vaines espérances...
Ce professeur maître de mes démons
Se jouant de mes peurs...
Et qui se moque, et se moque encore
De ma naïveté
Et de mes pitoyables élans d'espoirs...

Ta voix... Ma voix aussi...
Quand la haine de ce que je suis me brûle la peau...

J'ai eu besoin que ma douleur devienne physique...
Je voulais qu'elle prenne le pas sur ces pensées d'ombres...
Qu'elle les domine et les fasse taire...

Aux heures les plus sombres de cette nuit
Au bord de l'abîme
Alors que je souhaitais presque que mon coeur s'arrête
J'ai compris
Avec le peu de conscience que me laissait la fièvre
Que non loin de diminuer la douleur mentale
La douleur physique la nourrit...
Elles se nourrissent mutuellement...
Elles sont des ogres insatiables...

Épuisée, tremblante
J'ai prié le sommeil de m'envelopper de voiles de rêves...

Mais c'est un nouveau gouffre de noirceurs
Dans lequel j'ai plongé, inconsciente cette fois...
Et de cauchemars en cauchemars
J'ai tout vu, ressenti...
Encore une fois...
J'ai voyagé dans mes souffrances
J'ai perdu mes insouciances
Pleuré si fort de mon impuissance...
Encore une fois...

Mes yeux s'ouvrent
Je sens la sueur couler
Le long de mes tempes,
Entre ma poitrine aussi...

J'ai l'impression de revenir de très loin
D'entre les morts, d'entre mes morts
Celle de mon enfance, celle de mes espoirs...
Celle de mon coeur...

Je ne sais pas comment je peux tenir encore debout
Je voudrais m'arrêter là, ne plus ressentir, ne plus avancer...
Mais...
Je tiens debout...
Fébrile...
Fragile...
Oui trop fragile peut-être
Mais...
Je tiens debout...
Encore...
Jusqu'à quand ?
Jusqu'à quand ?
Jusqu'à...


jeudi 2 août 2012

Texte du 01/08/2012

J’ai le cœur trop haut dans ma poitrine
Au bord de ma bouche, s’accumulent tant et tant de mots…
Écrire pour tenir, pour ne pas craquer…
Mais j’aimerais tant sentir enfin mes larmes coulées…
Tout est retenu,
Tout est contrôlé,
Je n’en peux plus
Mais comment l’accepter ?
Je voudrais m’extraire de moi,
Ne plus être dans cette peau,
Tellement marquée, tellement de fois,
Tellement abîmée de doigts et de maux.

J’aime tellement la vie,
Ce qu’elle offre à aimer, à ressentir…
Mais je crains, je tremble, je crie…
Je n’ai pas ma place, laissez-moi partir…

Je m’étais promis d’attendre de voir le visage de l’enfant que ma sœur a portée
D’attendre de la tenir dans mes bras
De la serrer contre mon cœur terrifié
A l’idée de ne pas connaître ce bonheur-là…

Ce moment n’est plus qu’une question de jours
Et mes angoisses, mes doutes, mes peurs
M’enveloppent de leurs sombres atours
Et je crains… cette envie de tuer mes heures…

Renoncer… Laisser derrière moi mes lambeaux de maux…
Je souris, je rêve de cette délivrance…
Mettre fin à ce combat, ce trop lourd fardeau…
Pardon… Je n’ai pas réussi à guérir de mon enfance…

01/08/2012

Texte du 01/08/2012

Poussez mes ailes
Que je m’envole !
Je voudrais ne plus être celle
Qui ne cesse de s’échouer au sol...

Chaque fois, je me relève
Je me bats pour toujours espérer
Je ne me permets nulle trêve
Toujours, toujours lutter !

Ces ombres sur mon cœur
Ces cicatrices sur ma peau
Aucun soulagement, aucun pleur
Seule, je porte mes maux !

Je voudrais encore rêver
Soulagée du poids de mes blessures
M’élever dans le ciel et oublier
Oublier les traces du temps, ses morsures…

Je ne demande que le souffle d’un doux vent
Qui m’emporterait, et me ferait danser dans les airs
Je sourirais, enfin libérée de ces douleurs de l’enfant
Qui, blessée, murmurait cette prière :

« Tu peux venir me chercher
Et l’empêcher de me salir ?
Je veux juste m’envoler
Et surtout… surtout… ne pas grandir ».

01/08/2012

Texte du 01/08/2012

Je le crains tant
Mon pauvre cœur
Encore si marqué, si effrayé
Mais qui ne cesse de vouloir, de croire, d’espérer…
Un tendre regard, un mot caresse
Et le voilà qui tremble d’émotions,
Qui lutte pour s’ouvrir, pour guérir…
Et puis la peur le terrasse…
Cette peur paralysante
Celle que la violence des maux de l’amour
Ne l’achève…
Ton souvenir jaillit de ma mémoire
Et avec lui, la tristesse immense
De t’avoir regardé partir
Les larmes dans les yeux
L’âme suppliante
Le cœur brisé…

Depuis toi,
Il ne peut plus…
Depuis toi,
Il ne croit plus…
Depuis toi
Je ne vis plus.

01/08/2012

vendredi 27 juillet 2012

Texte du 26/07/2012

Ma peau...

Salie de ces mains que je n'ai pas choisies...
Je déteste ces marques que je suis seule à voire... 
Je voudrais crier, hurler...
Mais qui veut comprendre ?

Chaque regard me malmène...
Chaque sourire me terrifie...
S'il me désire, je tremble
S'il me touche
C'est comme si...
Je cautionnais...
J'acceptais tes mains sur moi...

Ce corps, je le hais !
Je le hais tellement !
Comme je voudrais m'en extraire 
L'abandonner...
Mais non..
Il est indissociable de moi...
Alors je le malmène,  je le détruis et...
Je l'offre à qui le désire sans pudeur, sans respect, sans manière...
Qu'importe...
Tu t'es moqué de ma pudeur d'enfant, sans respect, sans manière...
Seule la douleur... 

Je me déteste !
Je voudrais arracher cette peau sur laquelle tu as laissé tes marques...
Je ne veux plus qu'on m'approche
Je ne veux plus qu'on me touche
Je ne veux plus de mains sales sur moi.... 
Je ne veux plus rien...

Je veux m'envoler loin...
Loin de mon corps dont je suis prisonnière...
Loin de tout ce qui me ronge... 
Je veux m'éloigner...
Ne plus rien ressentir...
Ne plus rien éprouver...

Tout est douleur...

Je ne peux plus 
Pardon...
Laissez-moi m'envoler  
Je ne peux plus
Je ne peux plus
Je ne peux...
Plus...

dimanche 22 juillet 2012

Lettre du 05/07/2012

Jeudi 5 juillet 2012

Je tremble et je pense à toi. Je suis prise de vertige.
Comment est-ce possible ?
J’ai juste fermé les yeux un instant… et voilà que vingt ans se sont écoulés…
C’est indécent, terrifiant.
Hier encore, j’étais une enfant et tu étais là, dans mon quotidien, membre permanent de mon corps familial, mon repère et ma base.
Ta douce présence, si rassurante.
Tes yeux si tendres.
Tant d’amour dans ton regard.
Tant de nostalgie dans l’accent de mes racines, de ton île…
Il me reste de toi tant d’émotions, tant de douces sensations…  
Je ferme les yeux et tu es là, au bout de cette table, tes livres de prières, ta tête penchée pour mieux lire, pour mieux embrasser, pour mieux exprimer la ferveur de ton amour… 
Je souris… Ta foi si grande, si forte… 
Comme je l’admire encore ton indéfectible croyance… 
Je suis au piano et tu es là à danser un peu, près de moi. Je te joue ce morceau si souvent… Encore aujourd’hui, quand mes doigts frôlent les touches du clavier pour jouer ces notes, il me suffit de respirer pour te ressentir… 
Tu es là… Tellement là encore… En moi…
Quand je pense à notre île, mon cœur se serre, si plein de toi… 
Tu fais partie intégrante de moi, jusque dans les prénoms qui m’ont été donnés.
Tu n’es jamais partie… 
Tu es mon ange de vie, tu veilles sur moi… 
Il me suffit d’une pensée et tu es près de moi… 
Tout ce que je suis, je le suis grâce à toi, à ton visage dans mes souvenirs, à ton amour dans mes racines, à tes signes que tu veilles quand la vie me malmène… 
Tu es mon repère, mon trésor, mon cadeau… tu étais et tu es toujours là, ma grand-mère…  


A toi…

Texte du 19/07/2012

Absente à ma vie, absente à mes rêves,
Je subis les heures, je redoute mes peurs
Je crie en silence, je pleure les miroirs
Je suis enfermée…

Mon corps, ma douleur…
Je suis une étrangère, je me suis perdue
Mes cicatrices, la fureur de mes maux
Je suis prisonnière de ma peau…

Mes souffrances m’enserrent
M’étouffent
Tout est éphémère
Je suis à bout de souffle

Heurtée, blessée, toujours…
L’Autre est mon Enfer
Son regard ?
Ma damnation !

 19/07/2012

Texte du 05/07/2012

Jour de silence
Une lueur dans ma nuit ,
Les larmes coulent
Il n’y a plus rien
Et l’espoir se meurt
Nier mes demains…

 05/07/2012

vendredi 13 juillet 2012

Texte du 03/12/2011

Dix ans .
Nous sommes le 3 décembre 2011...
Il y a dix ans, dix ans déjà, je rentrais à l'hôpital...

3 décembre 2001, je suis terrorisée, j'ai passé les derniers jours en crises de boulimie tant mon angoisse m'étouffe.
Hier c'était l'anniversaire de Maman, je ne m'en souviens pas.
La terreur me ronge, l'impression que ma vie va finir, que je n'ai plus aucune issue, que c'est terminé pour moi.
 Je suis dans ma chambre, en train d'écrire à mon bureau.
Par terre, il y a une valise avec quelques vêtements et des livres, beaucoup de livres...
Je la regarde comme si elle ne m'appartenait pas. Consciente que demain va tout changer, je ne peux pas m'empêcher de trembler.
Le matin du 3 décembre, un réparateur est venu s'occuper du frigo qui avait rendu l'âme... Cette histoire m'inspirera quelques mois plus tard "La Maladie d'un frigidaire". J'ai dû quitter la cuisine et mange dans la salle à manger.
Un petit déjeuner gargantuesque que je ne compte pas garder.
J'ai trop peur. Tout semble figé...
L'admission est à 14h. Je suis terrifiée.
Il est l'heure, je dis au revoir à ma soeur dans un état second. Je suis épuisée. Les vomissements de ces derniers jours m'ont rendue exsangue.
Je veux que ça s'arrête. Je veux que tout s'arrête.
Mes parents me mettent dans la voiture.
Je ne comprends rien.
Je ne réalise pas. Je ne me souviens que vaguement du trajet. Puis cette salle d'attente. Je suis à côté de mes parents. Mais je suis ailleurs. Je ne veux pas comprendre...
On vient me chercher. Pour un entretien.
Mes parents demandent s'ils doivent rester ou s'ils s'en vont.
Autant se dire au revoir maintenant, c'est vrai, pourquoi attendre davantage ?
Ma mère a des larmes dans les yeux. Mon père aussi, je crois.
Quant à moi, je tremble et je ne comprends pas ce qui vient de se passer. Je ne comprends pas que je ne les reverrai pas avant plusieurs jours...
On m'emmène dans un petit cabinet. Le Dr P. me reçoit avec l'interne qui sera en charge de mon dossier, le Dr L. Ils me demandent l'historique de la maladie, mes comportements, me donnent quelques explications. Je me souviens m'être dit que je n'avais pas vraiment ma place, que je n'étais pas vraiment malade...
Et puis je me retrouve dans un petit ascenseur avec le Dr L. et ma valise. Il m'explique qu'il m'accompagne dans ma chambre. L'angoisse m'enveloppe. Je ne sais pas à quoi je m'attendais après cet entretien. A rentrer chez moi ? Comme si de rien n'était ?
L'ascenseur s'arrête au troisième étage. Service des troubles du comportement alimentaire. Il ouvre la porte à double battant du couloir. Une grande porte rouge. Un long couloir s'étend. On s'arrête vite. La pièce qu'il ouvre est la première chambre à droite du couloir. Je découvre une pièce petite, d'un jaune douteux.
J'ai toujours détesté le jaune.
Il me fait entrer et la première pensée qui me vient est celle-ci : "Je vais devenir folle".
Ce n'est pas seulement une pensée, c'est presque un souhait !
Si je deviens folle, je ne pourrais pas réaliser n'est-ce pas ? J'aurais moins mal ?
On vient me faire une prise de sang. L'infirmière me fait mal. On a bien pris soin de vider avec moi ma valise vérifier qu'aucun objet dangereux ne s'y trouve, aucun objet interdit... On me prend ma lime, mes sacs, tout ce qui peut couper, étouffer, trancher... Et on me montre le seau et le bocal. Destinés à recueillir les urines, les selles et les éventuels vomissements.
Je me retrouve seule et je pleure.
 Épuisée, je m'endors sur ce lit qui n'est pas le mien....
Je me réveille peut-être trois quart d'heure plus tard.
La nuit est tombée et là c'est le choc.
Je comprends.
Je comprends que je ne rentre pas chez moi.
Que je suis enfermée ici.
Que je suis toute seule, loin de ceux que j'aime.
Que je suis toute seule avec cette personne que je hais le plus au monde : moi-même ! L'angoisse monte, elle est terrifiante, elle envahit tout...
Les sanglots m'étouffent... Je suis malade, et je suis enfermée !
Je suis enfermée dans mon corps, je suis enfermée dans une chambre, je suis enfermée dans un hôpital !
Et je suis toute seule !
J'ai compris...

Texte du 16/10/2008


À quoi ça me sert ?

J'ai le coeur un peu lourd ce soir, au détour d'un lien que l'on m'a transmis... Je ne veux pas écrire trop, ça ne sert à rien... cela ne me sert à rien de penser, de laisser mes émotions s'évader à des centaines de kilomètres d'ici... cela ne me sert à rien de me souvenir de ces rêves où tu viens si souvent, où je te retrouve après tout ce temps, desquels je m'éveille le coeur tremblant de toi... Je n'ose me demander quand viendra ce jour où je me surprendrai à sourire, incapable de me souvenir de la dernière fois que j'aurais pensé à toi, ou rêvé de toi... je me dirais tiens, ça y est, il appartient au passé... je n'en suis toujours pas capable et pourtant les années passent... J'ai vécu aujourd'hui plus de temps sans t'avoir dans ma vie que de temps où tu étais ma vie...
Je repense à cette chanson de Lynda Lemay "Comment veux-tu que je sache?" j'ai déjà mis les paroles de cette chanson sur ce blog le 16 janvier 2007
"J'peux pas savoir
Puisque t'es pas revenu me voir
Comment veux-tu qu'je sache
C'que mon vieux coeur me cache ?"
Mais à quoi ça me sert de repenser à tout ce passé ? Je vais bien aujourd'hui, je suis bien dans ma peau, alors pourquoi?
Sans doute parce que tu as laissé sur mon coeur une empreinte indélébile... Je me suis faite à cette idée, c'est juste que ce soir, un frisson de toi m'a pourcouru. Il est encore doux, je n'oublie rien, mais je sais qu'un jour je sourirai, je serai heureuse, je te saurai heureux, et je n'aurai pas ce pincement au coeur qui s'impose encore parfois aujourd'hui à me dire que ce bonheur, nous aurions pu le connaître ensemble...

mercredi 4 juillet 2012

Textes du 22/06/2012

Je guette, la respiration haletante,
Une certaine tension m'envahit, mais...
La lumière de ma vie s'éveille
Il a pris possession de mon cœur
Envole-moi vers les étoiles
Nulle ombre sur mon âme, tu es là !

22/06/2012

Je tremble un peu
Je lève les yeux au ciel
Il est chargé d'orage
La pluie commence à tomber
Elle frappe les fenêtres...
Mais je me laisse ressentir
Mon cœur déborde de toi...
Je sors sous la pluie battante
Et laisse la pluie se mêler à mes larmes
Elles sont chargées d'émotions de vie
d'émotions de lumières d'étoiles
d'émotions de toi...
Je souris.. j'aime !

22/06/2012

dimanche 24 juin 2012

Texte du 24/06/2012

Comment tenir ?
Mon cœur déborde. L’angoisse m’étreint.
Je me perds. La nuit est tombée et j’ai froid.
Tellement froid.
Je voudrais me blottir contre toi, sourire tandis que tes bras se refermeraient sur moi, m’abandonner et ressentir…
Mais… Tu n’es pas là…

J’ai tellement de douleurs en moi…
Ces maux cruels qui me rongent et la peau et le cœur…
Je voudrais me les arracher ces brûlures, ces cicatrices de tes plaies, de tes entailles dans mon innocence…
J’aimerais que mes yeux pleurent…
Que s’échappent toutes ces larmes contenues, trop longtemps retenues prisonnières par les lois du taire et du paraître…
Je voudrais hurler, hurler à ce qu’il reste de toi dans la terre que tu n’avais pas le droit… Que j’attendais de toi de m’aider à me construire, 
Pas ça…
Pas la destruction de mes sourires d’enfant…
Pas le meurtre de mon insouciance…
Pas cette noirceur dans mon corps…
Relève-toi et enlace-moi et demande-moi pardon…
Dis-moi que tu ne voulais pas…
Et je pleurerais si fort contre toi…
Mais… Tu n’es pas là... 

Et ce froid… j’ai le cœur glacé…
Des ombres passent et j’ai l’illusion de le réchauffer, un instant seulement…
Mais il s’essouffle, il s’épuise…
J’ai l’âme fatiguée de lutter pour toujours se relever…

Je souris soudain…
Pourquoi insister ? Pourquoi s’obstiner ?
Les larmes jaillissent,
Elles coulent enfin !
Elles brillent sur mes joues, caressent mon sourire…

La lame sur mon bras brille elle aussi…
Le sang jaillit et coule enfin, lui aussi…
Il est si chaud…
Caresse ultime sur ce corps que tu as glacé à jamais…

Je lève mon regard embué de larmes vers le ciel où je m’envole ce soir…
Et mon souffle s’arrête sur un dernier sourire…

24/06/2012

samedi 23 juin 2012

Texte de juin 2002


Lui : Dis, tu me vois ?

Elle : Non, approche, l’ombre t’enveloppe...

Lui : La lune est claire pourtant, elle étincelle et pas un nuage ne la voile.

Elle : Elle m’effraie tant, ton teint devient blafard à sa blanche lueur…

Lui : Pourquoi t’effraies-tu ? Elle est si belle, reine de la nuit, elle me permet de te   contempler… Regarde, sans elle, je ne te verrai pas à la surface de cette eau.

Elle : Pourquoi l’aimes-tu ? Ne vois-tu pas son inconstance ? Je crois l’entendre se moquer.  Ne me laisse plus sans tes bras, j’ai si froid.

Lui : Mes bras toujours te serviront de refuge. Aucun bonheur n’est plus doux pour moi que celui de sentir ton cœur battre contre ma poitrine lorsque tu t’y blottis.

Elle : Tu me dis « toujours »… Qu’en sais-tu ? Ne me mens-tu pas ? Je voudrais tellement être sûre de ton âme…

Lui : Est-ce que mes yeux te mentent ?

Elle : Je ne les vois pas…

Juin 2002

Texte du 14/10/2010


-          Ne crie pas !
-          Mais je veux crier !
-          Non !... Et ne pleure pas !
-          Mais je veux pleurer !
-          Tu n’en as pas le droit !
-          Mais j’en ai besoin !
-          Pourquoi ?
-          Parce que j’ai mal !
-          Tu es faible ! Trop fragile !
-          Peut-être… Mais sais-tu que tu me condamnes !
-          Tout de suite les grands mots !
-          Tu me condamnes à tout renfermer…
-          Au moins rien ne se voit ! Tu dois paraître forte, le paraître à défaut de l’être !
-          Mais je peux l’être, forte ! Pour cela il faut juste que je sorte mes émotions, mes cris et mes larmes  et que je ne les laisse pas s’insinuer… Sinon c’est mon corps qui va souffrir !
-          Je m’en fous tu entends !
-          Mais pourquoi ?
-          Enfant stupide, tu n’as rien à comprendre. Tu dois te taire c’est clair ? Te taire !
-          Je ne peux plus me faire, j’ai la bouche pleine de maux !

Lettre du 14/06/2012


17 juin 2010

Je me sens basculée… ce matin tu m’as dit… ce matin je sais…
Ton silence des derniers jours a pris fin…
Je ne te manque pas. Tu arrêtes tout.
Tu me dis les choses tellement détaché, et chaque mot que tu prononces est un poignard qui s’enfonce dans mon cœur…
Je ne dois pas craquer. Je ne peux pas craquer.
J’ai une réunion importante ce matin, je ne peux pas me permettre de craquer.
J’entre dans la salle de l’hôtel que j’ai réservée, je prépare l’accueil des personnes, mon cœur implose, je ne parviens pas à comprendre comment je peux tenir encore debout alors que je sais… alors que tu me quittes…

Je garde un sourire parfait.

Entre un homme. Le père d’une personne qui avait beaucoup compté avant toi, qui m’avait détruite avant toi, qui avait mis à mal mon estime et ma confiance en moi, en l’amour, en l’homme… avant toi.
Toi, tu étais arrivé, avait redonné souffle à ma vie… 
Et aujourd’hui… tu pars, m’abandonnant sur le bord de cette route sur laquelle nous avancions main dans la main…
Je ne peux pas lui montrer à lui que j’ai le cœur en miettes, je ne veux pas lui donner cette satisfaction malsaine.

L’accueil est terminé.
J’ai été parfaite.
Rien ne se voit.

La réunion commence et les mots prononcés par ce médecin que je connais bien chargée des problématiques de souffrance au travail… je ne les entends plus… 
Mes émotions débordent… mes yeux s’embuent de larmes… Je ne peux plus faire semblant…
Tu me quittes.
Un gouffre s’ouvre sous mes pieds si violemment…
Je ne peux pas continuer sans toi…

Je sens sur moi le regard de cet homme, je le sens sourire en voyant mes larmes couler…

Je sors de la salle, je ne peux plus.
Je voudrais hurler cette douleur sans nom qui m’envahit, cette souffrance viscérale…
Mes larmes jaillissent, je ne contrôle plus rien.
J’essaie de reprendre ce contrôle que je connais si bien…
Je dois me reprendre, on m’attend…
Je ne peux pas laisser cette douleur m’emporter…
Je ne pourrai pas me relever, je ne pourrai pas y faire face.

Je refoule, je renferme, je contiens…
J’essuie mes larmes, je me force à sourire…
Je redeviens celle que je sais si bien être, je remets en place le masque de la jeune femme parfaite, hyper professionnelle, irréprochable…

J’ai le cœur brisé, en lambeaux…
Mais je ne veux pas m’en soucier…
Je le renie, je le rejette, comme toi… comme toi tu ne t’en soucies plus, comme tu le renies, comme tu le rejettes…
Tu m’as laissée, abandonnée… alors je m’abandonne…
Et je te comprends tu sais, moi aussi je voudrais me quitter…

J’entre de nouveau dans cette salle… un pas après l’autre…
Est-ce si difficile de continuer ?
Il suffit d’être sourd…
Sourd à la douleur, à la violence de l’absence…
Je ne suis plus qu’un corps en mouvement, une coquille vide…
Je tiens debout.
Pour combien de temps ?
Qu’importe…
Je ne veux plus de réponses… Je ne veux plus de questions, je ne veux plus penser, je ne veux plus ressentir…
Je dois juste être, physiquement présente pour assurer le rôle que l’on me donne…
Je suis mais… mais sans toi… Je n’existe plus.

Le 14/06/2012