mercredi 30 mai 2012

Atelier d'écriture 11/03/2002


Un objet en terre face à nous. Le décrire et créer une histoire. 

Je ferme les yeux et je respire profondément. Les yeux tenus clos, j’approche ma main et je le touche. Je ne peux m’empêcher de trembler un peu. Je sens et je me laisse sentir. Je me laisse surprendre par ce premier contact. Il n’est pas chaud, il n’est pas froid, il est à la température de mon corps. Je laisse ma main l’explorer. Je le découvre physiquement. Mes doigts suivent ses contours, ils perçoivent les irrégularités, les dessins qui sont inscrits. Je laisse la légende m’envahir. Je pense à son histoire, à son mystère venu du fond des âges. Je ne veux pas percer ce mystère. Je veux le vivre, l’intégrer en mon âme, m’émerveiller. 

Je l’ai attendu, je l’ai cherché avidement. Depuis l’enfance, j’ai entendu parler de lui, des quêtes innombrables qu’il a suscitées. « Il est l’objet de nombreuses convoitises, mais toi, si tu décides de le chercher, cherche-le avec ton cœur »... Combien de fois mon grand-père m’a-t-il mise en garde contre les vaines obsessions de puissance ? 

Je ne veux plus penser. Je l’ai trouvé après toutes ces années. Je m’étonne et je me laisse étonner. Il est si beau, si profond. Sa simplicité m’émeut. Je le sacralise. Pour moi, il n’est pas la puissance, je ne jouis pas de l’avoir enfin entre mes mains. Je le respecte pour ce qu’il représente. 
Il est l’équilibre du monde. 
Sa courbe est régulière, son creux poli, il est évasé par deux fois, en paliers successifs. Ses dessins sont primitifs, répétitifs mais chaque fois différents.
Mon cœur bat, ma main continue de l’effleurer. Je sens des frissons dans mon corps, il me transmet une énergie, un fluide de vie. Non, je ne veux pas savoir, je veux sentir encore mes doigts le découvrir, je veux qu’il me devienne familier, je veux le connaître physiquement, le reconnaître sensitivement, le vivre, uniquement. Il me fascine. Je ne veux plus de questions, je ne veux pas de réponses. Il est mystère, il est merveille. Et ses fissures telles des blessures… Elles ne l’empêchent pas d’être ce qu’il est. Elles font partie de lui. Je repense à mon passé, à mes blessures. J’ai appris à vivre avec elles moi aussi, ce sont mes cicatrices.
Je ne veux pas savoir ce qu’il est exactement. La légende dit qu’une fois son mystère percé, le détenteur obtiendra la connaissance. Je suis aujourd’hui détentrice. Je l’ai, posé face à moi, je le touche, il me devient de plus en plus familier. Plus je le découvre et plus il devient une évidence. Je le devine désormais, je le connais. Je sens son mystère, je ne veux pas le lever. Je ne veux pas le profaner. Je m’étonne, et je me laisse étonner de ma propre réaction, de ma propre sérénité. Depuis l’enfance, il était ma quête, mon but. Je l’ai aujourd’hui et je ne veux pas savoir ce qu’il est. Pour moi, il est le symbole même de l’humanité. Il est simple, étonnant, merveilleux, il montre l’équilibre, il est fissure. Il est le symbole de l’homme.
Il m’émeut, je le vis, je ne veux plus savoir, je ne veux plus connaître, comprendre le pourquoi de sa présence ici. Je veux le savourer, le ressentir. Je savoure la vie en moi, je la ressens. Pourquoi chercher un sens ? Pourquoi chercher à comprendre ? J’ai trouvé l’apaisement. Je ne sais pas, je ne veux pas savoir, je ne veux plus savoir et pour la première fois, je suis heureuse de mon ignorance.

lundi 28 mai 2012

Délires II - 28/01/1999


DÉLIRES II

Je voudrais te voir disparaître,
De mon cœur, de ma vie,
Même si je dois te blesser ou te tuer.
Je ne comprends pas les gens, ni la vie,
Ni l’amour.
Les hommes me révoltent
Et je voudrais crier la mort.
Toute cette haine, ces amours maléfiques
Et ces larmes versées sans bruit.
Toutes ces souffrances pour plus de pouvoir
Pour plus de folie.

Est-ce ça la vie ?

Le vide se fait en moi,
Je voudrais ne plus penser,
Ne plus me sentir si rien.
Les vagues sont immenses, menacent de tout détruire
Et seule, au milieu de tout, la peur s’enfuit
Et j’attends, sereine, heureuse de voir la mort en face.

Qu’ils se taisent tous, avec leur beau discours !
C’est faux ! Rien n’est beau !
Tout le monde fait du mal à tout le monde,
La cruauté est en chacun de nous.
Je n’en peux plus !
Vas-t-en, je ne veux plus de toi !
Pars, meurs, mais laisse-moi en paix !
Je ne veux plus avoir mal.

Je hais les gens parce que je me hais…
Et c’est ta faute, tu m’as détruite, lentement,
Tu m’as tuée de l’intérieur et je t’aimais !
Ma mort c’est moi qui l’ai causée en plongeant mon regard dans le tien
Et en fixant dans mon âme ton image diabolique.

28/01/1999

Délires - 23/01/1999


DÉLIRES

Temps qui fuit sans cesse
Qui lance à mon cœur
Des rires diaboliques
Il se joue de mon âme,
L’a soumet à cette terrible attente
Tous ces gestes que j’ignore
Que l’on me refuse,
Toutes ces preuves d’amour
Auxquelles j’aspire, et qui s’éloignent de moi
Je pleure, crie, hurle, rien n’y fait,
Cette présence tant désirée n’existe pas,
Ne vient pas à moi.
La pluie frappe sur la fenêtre
Le vent s’engouffre et fait grincer les volets
La tempête est sur le point d’éclater,
L’orage est déjà là,
De plus en plus fort,
Il continue de s’intensifier
Mon cœur va exploser.
Je ne peux plus continuer sans lui,
Sans cet amour qui me sauverait.
Tout est si bruyant dehors,
Dans mon cœur, les cris de souffrance,
Refoulés, veulent enfin sortir,
Cette douleur doit s’exprimer…
Mon cœur refuse,
Il veut tenir, et les larmes coulent
Encore et toujours.
Le souvenir de mes échecs m’attaque
Et me tue,
Un peu plus chaque fois,
J’ai besoin d’aide…
J’ai beau crier, personne n’entend…
Et cet amour qui ne vient pas,
Qui me laisse choir,
Qui me laisse mourir, seule,
Sans personne près de moi.
J’ai ai tant besoin,
Et tout le monde se rit de moi.
J’ai peur,
Je ne peux plus avancer,
J’ai trop de murs face à moi,
Qui portent les traces de mon passé.
J’ai mal, si mal,
Je ne peux plus pleurer
Tout est à l’intérieur,
Ça ne peut pas sortir.
Cette souffrance est mienne,
Et veut le rester
Elle est ancrée, là, dans mon âme,
Et elle me tue, lentement,
Aussi sûrement que les heures,
Aussi sûrement que le temps,
Aussi sûrement que ton absence.

23/01/1999

Texte du 20/01/1999


Cri du ciel, voix des anges,
Doux chant de tendresse et d’espoir
Rend le temps serein et rassérénant
Pour un cœur déserté par l’amour.

Le soleil entre dans mon âme,
Sombre depuis trop longtemps,
Et tout comme le sable
La réchauffe et l’aide à briller.

Attente si douloureuse, si prometteuse,
Amour fabuleux, merveilleux,
Lourd sentiment de douceur
Amènent une prière calme et silencieuse.

« Toi mon amour, toi ma vie !
Toi, mon âme familière !
Je rêve en attendant tes bras, ta chaleur, ton cœur
Et mes songes sont emplis de toi »

Entend ma fervente complainte
Sens la présence de mon âme
Frôle ce sentiment ravageur
Et enfin, viens à moi.

Car ton amour sauvera ma vie
Ta tendresse aidera mon cœur
Et ainsi, dans le bonheur d’être à toi,
Je réaliserai ma plus belle prière.

20/01/1999