vendredi 27 juillet 2012

Texte du 26/07/2012

Ma peau...

Salie de ces mains que je n'ai pas choisies...
Je déteste ces marques que je suis seule à voire... 
Je voudrais crier, hurler...
Mais qui veut comprendre ?

Chaque regard me malmène...
Chaque sourire me terrifie...
S'il me désire, je tremble
S'il me touche
C'est comme si...
Je cautionnais...
J'acceptais tes mains sur moi...

Ce corps, je le hais !
Je le hais tellement !
Comme je voudrais m'en extraire 
L'abandonner...
Mais non..
Il est indissociable de moi...
Alors je le malmène,  je le détruis et...
Je l'offre à qui le désire sans pudeur, sans respect, sans manière...
Qu'importe...
Tu t'es moqué de ma pudeur d'enfant, sans respect, sans manière...
Seule la douleur... 

Je me déteste !
Je voudrais arracher cette peau sur laquelle tu as laissé tes marques...
Je ne veux plus qu'on m'approche
Je ne veux plus qu'on me touche
Je ne veux plus de mains sales sur moi.... 
Je ne veux plus rien...

Je veux m'envoler loin...
Loin de mon corps dont je suis prisonnière...
Loin de tout ce qui me ronge... 
Je veux m'éloigner...
Ne plus rien ressentir...
Ne plus rien éprouver...

Tout est douleur...

Je ne peux plus 
Pardon...
Laissez-moi m'envoler  
Je ne peux plus
Je ne peux plus
Je ne peux...
Plus...

dimanche 22 juillet 2012

Lettre du 05/07/2012

Jeudi 5 juillet 2012

Je tremble et je pense à toi. Je suis prise de vertige.
Comment est-ce possible ?
J’ai juste fermé les yeux un instant… et voilà que vingt ans se sont écoulés…
C’est indécent, terrifiant.
Hier encore, j’étais une enfant et tu étais là, dans mon quotidien, membre permanent de mon corps familial, mon repère et ma base.
Ta douce présence, si rassurante.
Tes yeux si tendres.
Tant d’amour dans ton regard.
Tant de nostalgie dans l’accent de mes racines, de ton île…
Il me reste de toi tant d’émotions, tant de douces sensations…  
Je ferme les yeux et tu es là, au bout de cette table, tes livres de prières, ta tête penchée pour mieux lire, pour mieux embrasser, pour mieux exprimer la ferveur de ton amour… 
Je souris… Ta foi si grande, si forte… 
Comme je l’admire encore ton indéfectible croyance… 
Je suis au piano et tu es là à danser un peu, près de moi. Je te joue ce morceau si souvent… Encore aujourd’hui, quand mes doigts frôlent les touches du clavier pour jouer ces notes, il me suffit de respirer pour te ressentir… 
Tu es là… Tellement là encore… En moi…
Quand je pense à notre île, mon cœur se serre, si plein de toi… 
Tu fais partie intégrante de moi, jusque dans les prénoms qui m’ont été donnés.
Tu n’es jamais partie… 
Tu es mon ange de vie, tu veilles sur moi… 
Il me suffit d’une pensée et tu es près de moi… 
Tout ce que je suis, je le suis grâce à toi, à ton visage dans mes souvenirs, à ton amour dans mes racines, à tes signes que tu veilles quand la vie me malmène… 
Tu es mon repère, mon trésor, mon cadeau… tu étais et tu es toujours là, ma grand-mère…  


A toi…

Texte du 19/07/2012

Absente à ma vie, absente à mes rêves,
Je subis les heures, je redoute mes peurs
Je crie en silence, je pleure les miroirs
Je suis enfermée…

Mon corps, ma douleur…
Je suis une étrangère, je me suis perdue
Mes cicatrices, la fureur de mes maux
Je suis prisonnière de ma peau…

Mes souffrances m’enserrent
M’étouffent
Tout est éphémère
Je suis à bout de souffle

Heurtée, blessée, toujours…
L’Autre est mon Enfer
Son regard ?
Ma damnation !

 19/07/2012

Texte du 05/07/2012

Jour de silence
Une lueur dans ma nuit ,
Les larmes coulent
Il n’y a plus rien
Et l’espoir se meurt
Nier mes demains…

 05/07/2012

vendredi 13 juillet 2012

Texte du 03/12/2011

Dix ans .
Nous sommes le 3 décembre 2011...
Il y a dix ans, dix ans déjà, je rentrais à l'hôpital...

3 décembre 2001, je suis terrorisée, j'ai passé les derniers jours en crises de boulimie tant mon angoisse m'étouffe.
Hier c'était l'anniversaire de Maman, je ne m'en souviens pas.
La terreur me ronge, l'impression que ma vie va finir, que je n'ai plus aucune issue, que c'est terminé pour moi.
 Je suis dans ma chambre, en train d'écrire à mon bureau.
Par terre, il y a une valise avec quelques vêtements et des livres, beaucoup de livres...
Je la regarde comme si elle ne m'appartenait pas. Consciente que demain va tout changer, je ne peux pas m'empêcher de trembler.
Le matin du 3 décembre, un réparateur est venu s'occuper du frigo qui avait rendu l'âme... Cette histoire m'inspirera quelques mois plus tard "La Maladie d'un frigidaire". J'ai dû quitter la cuisine et mange dans la salle à manger.
Un petit déjeuner gargantuesque que je ne compte pas garder.
J'ai trop peur. Tout semble figé...
L'admission est à 14h. Je suis terrifiée.
Il est l'heure, je dis au revoir à ma soeur dans un état second. Je suis épuisée. Les vomissements de ces derniers jours m'ont rendue exsangue.
Je veux que ça s'arrête. Je veux que tout s'arrête.
Mes parents me mettent dans la voiture.
Je ne comprends rien.
Je ne réalise pas. Je ne me souviens que vaguement du trajet. Puis cette salle d'attente. Je suis à côté de mes parents. Mais je suis ailleurs. Je ne veux pas comprendre...
On vient me chercher. Pour un entretien.
Mes parents demandent s'ils doivent rester ou s'ils s'en vont.
Autant se dire au revoir maintenant, c'est vrai, pourquoi attendre davantage ?
Ma mère a des larmes dans les yeux. Mon père aussi, je crois.
Quant à moi, je tremble et je ne comprends pas ce qui vient de se passer. Je ne comprends pas que je ne les reverrai pas avant plusieurs jours...
On m'emmène dans un petit cabinet. Le Dr P. me reçoit avec l'interne qui sera en charge de mon dossier, le Dr L. Ils me demandent l'historique de la maladie, mes comportements, me donnent quelques explications. Je me souviens m'être dit que je n'avais pas vraiment ma place, que je n'étais pas vraiment malade...
Et puis je me retrouve dans un petit ascenseur avec le Dr L. et ma valise. Il m'explique qu'il m'accompagne dans ma chambre. L'angoisse m'enveloppe. Je ne sais pas à quoi je m'attendais après cet entretien. A rentrer chez moi ? Comme si de rien n'était ?
L'ascenseur s'arrête au troisième étage. Service des troubles du comportement alimentaire. Il ouvre la porte à double battant du couloir. Une grande porte rouge. Un long couloir s'étend. On s'arrête vite. La pièce qu'il ouvre est la première chambre à droite du couloir. Je découvre une pièce petite, d'un jaune douteux.
J'ai toujours détesté le jaune.
Il me fait entrer et la première pensée qui me vient est celle-ci : "Je vais devenir folle".
Ce n'est pas seulement une pensée, c'est presque un souhait !
Si je deviens folle, je ne pourrais pas réaliser n'est-ce pas ? J'aurais moins mal ?
On vient me faire une prise de sang. L'infirmière me fait mal. On a bien pris soin de vider avec moi ma valise vérifier qu'aucun objet dangereux ne s'y trouve, aucun objet interdit... On me prend ma lime, mes sacs, tout ce qui peut couper, étouffer, trancher... Et on me montre le seau et le bocal. Destinés à recueillir les urines, les selles et les éventuels vomissements.
Je me retrouve seule et je pleure.
 Épuisée, je m'endors sur ce lit qui n'est pas le mien....
Je me réveille peut-être trois quart d'heure plus tard.
La nuit est tombée et là c'est le choc.
Je comprends.
Je comprends que je ne rentre pas chez moi.
Que je suis enfermée ici.
Que je suis toute seule, loin de ceux que j'aime.
Que je suis toute seule avec cette personne que je hais le plus au monde : moi-même ! L'angoisse monte, elle est terrifiante, elle envahit tout...
Les sanglots m'étouffent... Je suis malade, et je suis enfermée !
Je suis enfermée dans mon corps, je suis enfermée dans une chambre, je suis enfermée dans un hôpital !
Et je suis toute seule !
J'ai compris...

Texte du 16/10/2008


À quoi ça me sert ?

J'ai le coeur un peu lourd ce soir, au détour d'un lien que l'on m'a transmis... Je ne veux pas écrire trop, ça ne sert à rien... cela ne me sert à rien de penser, de laisser mes émotions s'évader à des centaines de kilomètres d'ici... cela ne me sert à rien de me souvenir de ces rêves où tu viens si souvent, où je te retrouve après tout ce temps, desquels je m'éveille le coeur tremblant de toi... Je n'ose me demander quand viendra ce jour où je me surprendrai à sourire, incapable de me souvenir de la dernière fois que j'aurais pensé à toi, ou rêvé de toi... je me dirais tiens, ça y est, il appartient au passé... je n'en suis toujours pas capable et pourtant les années passent... J'ai vécu aujourd'hui plus de temps sans t'avoir dans ma vie que de temps où tu étais ma vie...
Je repense à cette chanson de Lynda Lemay "Comment veux-tu que je sache?" j'ai déjà mis les paroles de cette chanson sur ce blog le 16 janvier 2007
"J'peux pas savoir
Puisque t'es pas revenu me voir
Comment veux-tu qu'je sache
C'que mon vieux coeur me cache ?"
Mais à quoi ça me sert de repenser à tout ce passé ? Je vais bien aujourd'hui, je suis bien dans ma peau, alors pourquoi?
Sans doute parce que tu as laissé sur mon coeur une empreinte indélébile... Je me suis faite à cette idée, c'est juste que ce soir, un frisson de toi m'a pourcouru. Il est encore doux, je n'oublie rien, mais je sais qu'un jour je sourirai, je serai heureuse, je te saurai heureux, et je n'aurai pas ce pincement au coeur qui s'impose encore parfois aujourd'hui à me dire que ce bonheur, nous aurions pu le connaître ensemble...

mercredi 4 juillet 2012

Textes du 22/06/2012

Je guette, la respiration haletante,
Une certaine tension m'envahit, mais...
La lumière de ma vie s'éveille
Il a pris possession de mon cœur
Envole-moi vers les étoiles
Nulle ombre sur mon âme, tu es là !

22/06/2012

Je tremble un peu
Je lève les yeux au ciel
Il est chargé d'orage
La pluie commence à tomber
Elle frappe les fenêtres...
Mais je me laisse ressentir
Mon cœur déborde de toi...
Je sors sous la pluie battante
Et laisse la pluie se mêler à mes larmes
Elles sont chargées d'émotions de vie
d'émotions de lumières d'étoiles
d'émotions de toi...
Je souris.. j'aime !

22/06/2012