dimanche 20 mai 2012

Lettre du 11/06/2009


J’ai le cœur froid, fatigué de trop donner… Je voudrais m’endormir, loin et enfin me reposer, oublier et rêver à des sourires, à des soleils, à des espérances.
J’ai besoin d’espérer comme si ma vie dépendait de l’amour que je peux apporter aux autres, comme si je ne pouvais respirer et être et m’exprimer que sous un regard rassurant, bienveillant qui, calmement, me murmurerait « Continue ma belle, tout va bien, il n’y a pas de danger ».
J’ai encore tellement peur, souvent, tellement peur d’être rejetée, désapprouvée… Cette angoisse profonde est si ancienne… Je sais que c’est l’enfant en moi qui pleure, qui s’effraie du monde, mais qui hurle dans son âme blessée « s’il vous plait, aimez-moi ! » Ce regard dur et accusateur que je porte encore sur moi, cette exigence douloureuse qui ne me passe rien…
Quand cela s’apaisera t-il enfin ?
J’évolue mais mes peurs restent si grandes. Je voudrais me regarder avec amour, bienveillance, indulgence. Je voudrais sortir cette douleur encore si grande, pleurer et guérir doucement mon âme de ses maux. Je voudrais que tu me prennes dans tes bras, toi, que je ne connais peut-être pas, que tu me rassures, me consoles et me murmures que tout va bien, que tu es là, que ne partiras pas, que ne m’abandonneras pas, que tu ne me feras jamais de mal.
L’enfant blessée dans son âme crie encore, elle s’est tu pendant vingt ans, ignorée, malade et silencieuse.
Je ne saurais jamais pourquoi, jamais je ne pourrais comprendre…
Toi qui m’as heurtée si cruellement, tu es parti sans me laisser de réponse, tu m’as abandonnée avec pour seule compagne cette haine de moi et de mon corps.
Je veux juste oublier, aimer et sourire et cesser de payer pour ce que tu m’as fait et dont je me punis depuis mon enfance…
J’ai envie de croire en cette paix à laquelle j’aspire, et vraiment espérer qu’un jour prochain je m’aimerai suffisamment pour cesser d’avoir peur de moi.

11/06/2009

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire