dimanche 20 mai 2012

Lettre du 03/11/2009

Je voudrais crier très fort, si fort que même dans ta sombre immortalité tu ne puisses pas faire autrement que m’entendre… Je voudrais que tu comprennes le mal que tu m’as fait, que tu ressentes dans chaque parcelle de ta pauvre âme toutes mes douleurs, que tu ne puisses échapper à toutes mes larmes, à toutes mes angoisses, à toutes ces nuits d’insomnie hantées par ces violences que je m’infligeais, que tu regardes en face toutes ces années où j’ai cherché à me détruire à cause de ce que tu as déposé en moi alors que je n’étais qu’une enfant… Tu m’as détruite, me gravant dans l’âme et le corps cette idée déformée de l’amour, tu m’as insufflée le poison de la haine et du rejet de tout ce que je pouvais être… J’ai détesté mon corps, le maltraitant à loisirs pendant des années noires, l’affamant, le gavant ensuite pour mieux le vider dans ce violent silence qui m’est devenu si familier… Les miroirs étaient mes bourreaux, chaque regard insistant, une insulte… Ma main n’aspirait qu’à me blesser encore et encore, mon esprit se chargeait de détruire par les mots qu’il m’imposait ce que mon corps et mon âme m’accordaient encore de confiance… Te rends-tu compte que j’ai même cherché à blesser ceux qui m’aimaient le plus pour me haïr encore davantage ?

03/11/2009

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire