dimanche 20 mai 2012

Lettre du 20/10/2010


J’ai le cœur si sombre, enfermé dans le labyrinthe de mes angoisses… Il veut s’ouvrir, recherche l’affection, des preuves de tendresse et d’amour puis les filets de mon passé s’enroulent autour de lui et le ramènent brutalement dans les marécages de mes cauchemars et de mes terreurs. 
L’Autre me menace, je le crains, je crains son regard, son jugement, son sourire ironique. Je crains l’affection, l’amour qu’il pourrait me donner oui, mais qu’il pourrait me reprendre, m’abandonnant encore une fois, réveillant ces douleurs si grandes et qui me déterminent malgré moi encore trop cruellement. Je me sens tiraillée par tellement de choses contradictoires.
Cette rencontre, étonnante et puis la peur. L’impossibilité d’assumer. Quand sortirai-je enfin de ces terreurs d’être moi ? De m’affirmer ?
Je suis atteinte, heurtée. J’ai envie seulement de m’enfermer de ne plus sortir, plus m’exposer. Surtout ne plus m’exposer aux autres, à l’Autre…
Je me blesse et je blesse malgré moi. Je cherche à me lier et quand le lien se crée, je prends peur. Quelle ironie ! Je crains l’abandon mais j’abandonne, je disparais après avoir crée une dépendance affective chez quelqu’un. Mes failles me rendent toxique. Comme si j’en voulais à l’autre de s’attacher à moi, alors que je suis si intimement persuadée que je mérite d’être seule…
Depuis toi, j’ai agi plusieurs fois comme ça. Et toujours le même discours « Ne t’attache pas à moi, préserve toi de moi, je suis instable ». Je préviens mais rien n’y fait. Et des coupures s’ensuivent et des déchirures…
Et cet obsessions, ces jugements que je porte sur moi sans cesse et qui m’épuisent…
Je suis épuisée… vraiment épuisée…

Le 20/10/2010

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